Les soft skills sont un critère d’embauche important
Le travail qu’effectue un cadre intermédiaire ou supérieur dans une entreprise ne repose pas seulement sur des compétences techniques ou académiques. Il s’agit souvent d’orchestrer les différentes composantes de l’organisation dans un projet où beaucoup de personnes sont engagées. Aujourd’hui, le savoir-être est plus que jamais un facteur déterminant dans le recrutement des cadres.
Chaque jour, les cadres intermédiaires et supérieurs sont responsables de nombreuses interactions avec les autres membres de l’équipe, mais aussi avec les clients ou les fournisseurs. Ces cadres et ces gestionnaires doivent donc posséder une grande capacité relationnelle, des aptitudes qui sont différentes des compétences techniques comme les diplômes, qui sont avant tout des compétences rationnelles.
Ce sont ces compétences « relationnelles, humaines ou comportementales » que l’on redécouvre aujourd’hui, et qu’on regroupe sous le terme de « soft skills », par opposition aux « hard skills », les compétences plus techniques ou académiques. Ces soft skills englobent des compétences émotionnelles, cognitives et relationnelles. Elles sont devenues et ont toujours été essentielles à la réussite des projets menés par les organisations.
Bref, les employeurs, les recruteurs et les chasseurs de têtes redécouvrent que le savoir-être est tout aussi important que le savoir-faire. Ces compétences comportementales (soft skills) sont désormais scrutées à la loupe par les chasseurs de têtes. Pour un candidat, il est donc important de les mettre en valeur dans son CV, de pouvoir parler de ses propres soft skills dans son entrevue d’embauche à partir de son expérience, et bien sûr, de les utiliser dans son travail de tous les jours!
Pour pouvoir parler de soi, il est essentiel d’avoir un portrait assez juste de son profil en termes de compétences comportementales. Quelles sont vos forces et vos faiblesses en communication, en leadership et en résolution de problème? Faites-vous preuve de souplesse et d’adaptabilité dans vos relations avec vos collègues? Vous trouverez une liste des soft skills les plus recherchées un peu plus loin dans cet article.
Ces compétences comportementales comprennent aussi les valeurs personnelles du candidat. Les recruteurs et les chasseurs de têtes sont les premiers à se poser la question suivante quand ils font une pré-entrevue d’embauche. : « La personnalité et les valeurs de ce candidat sont-elles en accord avec les valeurs de l’entreprise qui cherche à l’embaucher? » Personne ne veut être déçu!
Les soft skills sont en demande
À première vue, on pourrait croire que les compétences comportementales les plus en demande peuvent être différentes dans le secteur de la construction, du secteur manufacturier ou des services. Bien sûr, il y a des nuances.
Gérer une équipe de professionnels en télétravail peut être différent de gérer un projet de construction in situ ou une équipe dans une usine de fabrication. Mais il y a beaucoup de recoupements. Inspirer la confiance, être clair dans ses directives, être juste et équitable, donner une direction à projet, être à l’écoute, avoir de la flexibilité, faire preuve de créativité devant un problème sont toutes des compétences comportementales en demande dans le monde d’aujourd’hui. Peu importe le secteur dans lequel vous évoluez. On les avait peut-être simplement oubliés, étourdis par les avancées technologiques incessantes et la diffusion des savoirs de haut niveau.
Les chasseurs de têtes et les recruteurs savent bien que les entreprises recherchent des profils dynamiques mais flexibles, techniques mais aussi intuitifs, des personnes empathiques, attentives au bien-être de l’équipe et ayant le sens du collectif, des cadres aptes à prendre des initiatives de leur propre chef, pas seulement des répondants hiérarchiques dociles.
Si un candidat sait mettre ses soft skills en valeur auprès d’un chasseur de têtes, cela pourrait aussi l’aider à négocier les termes d’une offre globale incluant une rémunération satisfaisante avec un nouvel employeur. En amont d’un processus d’embauche, cela pourrait être aussi très pratique pour établir un premier contact téléphonique avec un chasseur de têtes.
Dans leurs entretiens de présélection, les recruteurs et les chasseurs de têtes prêtent beaucoup plus attention aux candidats possédant des compétences comportementales clairement exprimées pour les mettre en adéquation avec les valeurs de l’entreprise pour laquelle ils ont reçu le mandat de trouver la perle rare.
Comment mettre en valeur ses soft skills
Si vous êtes un cadre, et c’est encore plus vrai si vous êtes un cadre supérieur ou un dirigeant, vous savez l’importance des compétences comportementales dans votre travail de tous les jours. Vous voudrez 1) les identifier, 2) les faire connaître, et 3) les améliorer. Revoyons ces trois points un à un.
- Connaître les compétences comportementales en demande
- Identifier ses forces et ses faiblesses
- Améliorer ses points faibles en continu
1. Connaître les compétences comportementales en demande
Il est très difficile de mentir sur ses soft skills. Nos compétences comportementales font partie intégrante de notre personnalité et notre personnalité est justement ce qui ressort d’une entrevue. Pas seulement ce qui est dit mais comment cela est dit.
Il est donc important de pouvoir parler de ses soft skills comme on parle de ses études supérieures et de les contextualiser dans son travail de tous les jours. Il faut non seulement en parler mais montrer comment vous les avez incarnés dans votre travail. Le recruteur l’employeur ou le chasseur de têtes pourra ainsi mieux évaluer si votre profil convient au poste à pourvoir. Pour un employeur, il est très important de savoir si votre personnalité correspond aux valeurs de l’entreprise et d’embaucher le meilleur candidat pour le poste à pourvoir.
Quelles sont ces compétences comportementales? Ce sont par exemple des traits de caractère, des valeurs, des façons de penser ou des qualités personnelles. Par exemple : avoir l’esprit d’équipe, avoir de l’initiative, savoir gérer les priorités, prévoir les besoins, savoir s’adapter aux situations, savoir rassembler, prendre des initiatives, être organisé, etc. La personnalité humaine présente tellement de facettes différentes!
Certaines compétences comportementales peuvent être innées et d’autres peuvent se développer au fur et à mesure de l’expérience acquise, en fonction des réussites et des épreuves rencontrées au cours de sa carrière, mais aussi dans la vie en général. Les compétences comportementales les plus en demande changent aussi en fonction des époques.
Par exemple, avant la crise sanitaire, il pouvait être mal vu de valoriser l’autodiscipline et la rigueur, au risque de passer pour une personne trop rigide ou indépendante. Aujourd’hui, valoriser sa faculté à s’autodiscipliner en télétravail sans se laisser distraire par les éléments du quotidien est un atout.
Dans un contexte d’embauche collaborative, voyez les compétences comportementales comme une façon d’explorer si votre personnalité correspond aux exigences d’un poste à pourvoir dans une organisation. Voici les soft skills les plus recherchées actuellement.
- Avoir le sens de l’organisation
- Être fiable
- Inspirer la confiance et faire confiance
- Faire preuve d’autodiscipline et d’autonomie
- Démontrer de la rigueur et garder l’esprit critique
- Avoir l’esprit d’équipe, même en télétravail
- Faire preuve de souplesse
- Savoir gérer son stress
- Être à l’aise avec la technologie
- Prendre des initiatives
- Démontrer de l’empathie et de l’écoute envers les autres
2. Identifier ses forces et ses faiblesses
Comment connaître ses forces et ses faiblesses en matière de soft skills? Voici quelques pistes qui vous seront utiles.
Demander avis à son entourage. Si vous en avez la possibilité, il est toujours plus facile de prendre conscience de ses propres compétences comportementales en demandant un avis externe à votre entourage, à vos anciens collègues ou à vos employeurs. Ils vous connaissent bien et ont le recul nécessaire pour vous renseigner judicieusement. Cela peut être très informel ou plus formalisé. Par exemple, cotez chaque compétence de 1 à 10 et demandez-leur de vous évaluer.
Faites un auto-examen. Passez votre carrière à la loupe. Revenez sur les moments clés de votre parcours professionnel : les défis réussis, les difficultés surmontées, les obstacles que vous avez pu contourner. Au travers de ces expériences, vous pourrez déjà identifier quelques traits de personnalité ou attitudes que vous avez pu mettre en pratique et qui ont eu un impact positif sur le déroulement des choses. De plus, cet exercice vous permettra de vous préparer pour l’entretien d’embauche. Il vous permettra de parler de vos soft skills à partir d’expériences de vie et de situations bien concrètes.
Rencontrer un professionnel. Certains psychologues du travail sont spécialisés dans ce domaine. L’évaluation se déroule en deux temps : d’abord un entretien en personne, suivi d’une analyse plus approfondie grâce à l’utilisation de différents outils tels que des questionnaires de comportements professionnels, des tests d’aptitudes et des mises en situation. Les résultats sont ensuite commentés en présence du candidat.
3. Améliorer ses points faibles en continu
Si vous aimez la lecture, vous pourriez lire un des nombreux livres publiés sur le développement des soft skills. Ils sont sûrement de bons vendeurs par les temps qui courent et certains sont sûrement excellents. Vous ne serez pas pris au dépourvu si un employeur qui effectue un recrutement maison vous amène sur ce terrain. Mais vous pourriez aussi procéder autrement.
Développer ses compétences comportementales est l’histoire d’une vie.
Il peut s’agit de la vie au travail ou de la vie tout court. Si vous connaissez vos points faibles, et vous voulez les améliorer, il est peut-être plus sage de choisir ces aspects en particulier de votre personnalité et de les améliorer. Des formations spécifiques ou des expériences de vie en dehors du travail pourraient vous aider au niveau des compétences sociales, cognitives ou relationnelles. C’est ce qui s’appelle le développement personnel. Après tout, travailler sur soi est peut-être la meilleure façon de trouver du travail tout court!
Identifiez vos compétences comportementales, mettez-les bien en évidence dans votre CV. Utilisez votre profil de compétences comportementales pour établir un plan de carrière qui correspond à votre personnalité et à vos valeurs. Sachez en parler concrètement dans une entrevue d’embauche avec un recruteur, un chasseur de têtes ou un employeur en les liant à vos expériences de travail. C’est un atout inestimable dans tout processus d’embauche.
Lisez notre prochain blogue : 4 trucs pour un CV qui se démarque